Le digital : Ami ou ennemi du Facility Management ?

L'organigramme en question

Le digital touche aujourd’hui tous les métiers et oblige les acteurs à repenser leurs offres. Le Facility Management (FM) n’échappera pas à cela. Mais faut-il pour autant en avoir peur ?
Le FM est avant tout un métier très humain. En effet, ce sont ces hommes et ces femmes de l’ombre qui font que, chaque jour, les utilisateurs des espaces ne s’encombrent pas de petits détails irritants. Certes, le digital commence à entrer. Le BIM (Building information modeling) exploitation débute tout juste dans quelques immeubles, mais la majorité restera encore longtemps sous gestion plus « manuelle ». L’enjeu pour les entreprises est de trouver comment lier le digital à l’exploitation.

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Plutôt que d’avoir peur de l’arrivée du digital, il faut le voir comme  une opportunité de remettre l’humain au cœur des relations. En effet, après un engouement pour le « tout » digital, les personnes recommencent à prendre plaisir à échanger. Elles ont besoins de relations sociales, y compris dans leurs demandes du quotidien. Ainsi, la technologie doit aider à diminuer le nombre de tâches qui n’ont pas de valeur ajoutée pour se concentrer sur la relation, l’écoute, l’anticipation des besoins, etc.
Avec l’explosion de la tech et de l’IA (Intelligence Artificielle), beaucoup de données peuvent aujourd’hui être collectées et traitées. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas la Data qui est intéressante, mais l’information que nous pouvons en tirer et ce qui en est fait. Une donnée brute, reste une donnée, elle ne prend de valeur qu’au regard de l’usage qui en est fait, une fois traitée. Laver du propre, chauffer des bureaux vides, etc. n’a jamais apporté de valeur, elle en détruit. L’utilisation des données sur l’usage du bâtiment a donc une vraie valeur, non seulement monétaire, mais aussi environnementale. C’est la performance globale de l’entreprise qui s’en trouve améliorée.
La digitalisation peut aussi être une vraie source de renouveau pour le FM. Jusqu’à hier, les acteurs de notre quotidien restaient « cachés » dans les locaux techniques, intervenaient la nuit ou en arrière-plan des demandes. Aujourd’hui, il est possible de changer la donne. Les réseaux sociaux, internet, et même la communication interne peut être réinventée.

Créer le changement dans les équipes pour qu’elles osent être visibles est l’un des enjeux du FM.

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Ces personnes qui, hier, devaient rester invisibles peuvent désormais être mises en lumière. Certes, cela ne se fera pas sans accompagnement, mais l’engagement de ces personnes, la relation avec le client et la qualité des prestations seront impactés positivement et durablement.

Pour que les parts de marchés ne partent pas à des entreprises purement digitales, il faut également repenser sa notoriété et rendre à ces métiers leur juste place. Il est temps de repenser le FM comme la valeur ajoutée d’un immeuble qui contribuera à attirer les « talents ».

Changer pour oser être dans la lumière est une des réponses face au risque d’uberisation de la profession.

Le digital n’est donc ni un ami ni un ennemi du FM, mais plutôt un outil qui vient s’ajouter à la palette dont disposait déjà ce métier. Il faut apprendre à l’utiliser, rassurer sur son usage et surtout s’en servir comme levier de performance pour demain.